Le lithium, métal essentiel pour les batteries des véhicules électriques et le stockage d’énergie renouvelable, suscite un intérêt mondial grandissant. Le Mali, riche en ressources minières, s’est positionné comme un acteur clé de cette nouvelle filière en prenant le contrôle d’une part significative de sa deuxième mine de lithium.
Le gouvernement malien a mis en place un nouveau cadre juridique plus favorable à l’État et aux entreprises locales. Grâce à ce nouveau code minier, le Mali peut désormais détenir jusqu’à 35% des projets miniers, contre 20% auparavant. Cette évolution a permis au pays de sécuriser 35% du capital de la mine de lithium de Goulamina, située dans le sud du pays.
Le lithium, moteur de la croissance économique
L’exploitation du lithium représente une opportunité unique pour le Mali de diversifier ses sources de revenus et de stimuler sa croissance économique. En effet, la demande mondiale en lithium est en forte hausse, portée par le développement des véhicules électriques et des énergies renouvelables.
Le projet minier de Goulamina devrait générer d’importants revenus pour le pays. Selon les estimations, les entreprises de sous-traitance maliennes devraient réaliser un chiffre d’affaires de 250 milliards de FCFA et le projet devrait générer annuellement entre 22 et 25 milliards de FCFA pour le développement local.
Un enjeu stratégique pour le Mali
Le Mali, confronté à des défis sécuritaires et économiques, voit dans l’exploitation de ses ressources minières un moyen de renforcer sa souveraineté et de financer son développement. L’or, qui représentait jusqu’à présent la principale richesse du pays, est désormais complété par le lithium.
En 2022, l’or pesait pour 10% du PIB, 25% du budget et 75% des exportations du Mali. Avec l’entrée en exploitation de la mine de lithium, le pays élargit sa base économique et réduit sa dépendance à une seule matière première.
Vers une transformation locale des minerais
Le gouvernement malien ambitionne de transformer localement ses minerais afin d’augmenter la valeur ajoutée et de créer de nouveaux emplois. Le ministre des mines Amadou Keita a d’ailleurs souligné que l’objectif à long terme est de raffiner tout l’or produit au Mali sur le territoire national.
Cette stratégie de transformation locale s’inscrit dans une tendance mondiale visant à réduire la dépendance aux importations de produits manufacturés et à favoriser le développement de chaînes de valeur locales.
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En prenant le contrôle d’une part significative de sa production de lithium, le Mali s’inscrit dans la dynamique mondiale de la transition énergétique. Cette nouvelle orientation offre au pays de belles perspectives de développement économique et social, à condition de mettre en place les bonnes politiques et de former les compétences nécessaires.
Carol SAWADOGO