Abdoulaye Maïga, le général de division a été nommé Premier ministre du Mali le jeudi 21 novembre 2024, moins de 24 heures après le limogeage de Choguel Kokalla Maïga, en poste depuis juin 2021. Cette décision marque une étape clé dans la stratégie politique du régime de transition.
Abdoulaye Maïga, figure clé de la junte au pouvoir, est perçu comme un choix stratégique confirmant l’emprise des militaires sur le gouvernement de transition. Cet officier supérieur, récemment promu au grade de général aux côtés des principales figures du régime, avait déjà occupé brièvement le poste de Premier ministre par intérim en 2022, durant l’hospitalisation de Choguel Maïga.
Abdoulaye Maïga, un choix stratégique pour le régime militaire
Abdoulaye Maïga, figure centrale du gouvernement de transition, incarne la continuité de la politique menée par la junte.
Sa nomination s’inscrit dans une logique de fidélité et de renforcement des liens entre les différentes institutions contrôlées par les militaires.
Abdoulaye Maïga est un fervent défenseur de la politique de rupture initiée après le deuxième coup d’État militaire de mai 2021.
Il avait notamment exigé, en 2022, du président français Emmanuel Macron, de renoncer à toute posture néo coloniale, paternaliste et condescendante; incarnant ainsi la ligne dure du régime vis-à-vis de ses anciens partenaires occidentaux.
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Une nomination pour consolider la transition
Abdoulaye Maïga prend les rênes à un moment où le Mali cherche à stabiliser ses institutions tout en affrontant des pressions internationales.
Son profil et sa loyauté envers la junte en font un pilier pour diriger cette phase délicate.
La nomination d’Abdoulaye Maïga intervient dans un climat de grande incertitude. Depuis le coup d’État de 2020, le Mali est confronté à une crise multidimensionnelle, mêlant insécurité due au jihadisme, instabilité politique, et défis économiques.
Les militaires, bien que critiqués pour l’absence de calendrier clair pour un retour à l’ordre constitutionnel, maintiennent une position ferme, renforcée par des soutiens stratégiques, notamment avec des partenaires comme la Russie.
Abdoulaye Maïga devra répondre à des enjeux majeurs, notamment la lutte contre l’insécurité, le redressement économique et le maintien de la souveraineté nationale. Sa capacité à diriger dans un contexte aussi tendu sera décisive pour l’avenir du Mali.
AMINA KABO DJARMAH