Trois soldats béninois ont perdu la vie lors d’une attaque survenue dans le cadre de la surveillance de l’oléoduc Niger-Bénin. Ce drame met en lumière les défis sécuritaires autour de cette infrastructure stratégique.
L’insécurité gagne du terrain dans le nord-est du Bénin. Lundi, trois soldats béninois, déployés pour assurer la surveillance de l’oléoduc Niger-Bénin, ont perdu la vie, tandis que quatre autres ont été blessés dans une attaque menée par des individus armés non identifiés à Malanville, près de la frontière avec le Niger.
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Trois soldats béninois tombés dans une embuscade meurtrière
L’embuscade meurtrière, qui a coûté la vie à ces trois soldats béninois, a été menée par des assaillants lourdement armés.
Selon des sources sécuritaires, les forces en présence tentaient de contrer les incursions répétées dans cette région sensible, lorsque les trois soldats béninois ont été pris pour cible.
Ces trois militaires faisaient partie de l’opération Mirador, un dispositif destiné à contrer les incursions djihadistes dans cette région vulnérable. Selon une source militaire ayant requis l’anonymat, les soldats étaient déployés pour assurer la surveillance de l’oléoduc Niger-Bénin, une infrastructure stratégique reliant les champs pétroliers d’Agadem, au Niger, à la côte béninoise.
L’attaque souligne la fragilité des zones frontalières face aux menaces croissantes qui pèsent sur les projets transnationaux vitaux.
Un contexte d’attaques terroristes
La mort de ces trois soldats béninois souligne les risques encourus par les forces de sécurité mobilisés pour protéger cette infrastructure vitale.
Elle appelle à un renforcement des mesures de sécurité et à une coopération régionale accrue pour prévenir de tels drames à l’avenir. L’oléoduc géant Niger-Bénin, long de 2 000 kilomètres, est un projet crucial pour le développement économique des deux pays. Toutefois, sa construction et son exploitation sont de plus en plus entravées par les violences dans les zones qu’il traverse.
Les autorités béninoises et nigériennes doivent renforcer leur coopération pour protéger cet axe énergétique vital, alors que la menace djihadiste s’étend vers le sud.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte d’intensification des violences attribuées aux groupes djihadistes affiliés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda, opérant depuis les pays voisins.
Depuis 2021, le Bénin a enregistré près de 20 incursions transfrontalières, selon les autorités, malgré le déploiement de près de 3 000 soldats dans le cadre de l’opération « Mirador » lancée en janvier 2022 pour sécuriser les frontières.
En juin dernier, sept soldats béninois avaient déjà été tués dans une embuscade dans le parc national de la Pendjari, à la frontière avec le Burkina Faso.
Avec la perte de ces trois soldats béninois, la lutte pour sécuriser l’oléoduc Niger-Bénin se heurte à des défis majeurs, nécessitant des efforts conjoints des autorités béninoises et nigériennes.
AMINA KABO DJARMAH