Les passeports de l’AES, bientôt en circulation, suscitent des attentes. Le Premier ministre malien exhorte à la patience, évoquant la complexité de leur production dans un contexte marqué par le retrait du Mali de la CEDEAO, prévu en janvier 2025.
Le Premier ministre malien, le Général Abdoulaye Maïga, lors d’une rencontre avec la société civile en fin de semaine dernière, a souligné la complexité du processus de production des nouveaux passeports de l’AES dans le contexte du retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest Cédéao.
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Une production complexe et stratégique
Les passeports de l’AES, a-t-il précisé, sont le symbole d’une nouvelle étape pour les pays membres, dont le Mali. Ce processus complexe s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer l’autonomie et la souveraineté de ces nations après leur retrait de la CEDEAO.
Lors d’une déclaration récente, le Premier ministre malien, le Général Abdoulaye Maïga a insisté sur le temps nécessaire pour mener à bien ce projet, évoquant notamment les étapes préalables telles que les appels d’offres et la sélection de prestataires pour confectionner ces documents. « Si on quitte la Cédéao, forcément on ne peut pas changer de passeport comme si on changeait de veste ou de boubou. Il faut passer des appels d’offres, il faut trouver d’autres prestataires pour confectionner de nouveaux passeports, et ça, on ne peut pas le faire immédiatement » a-t-il déclaré.
Un enjeu d’indépendance nationale
Les passeports de l’AES doivent être prêts pour janvier 2025, date à laquelle le retrait du Mali de la CEDEAO sera effectif.
Selon le Premier ministre, les travaux pour les passeports de l’AES avancent, mais des défis techniques, liés notamment à la sécurisation des documents et à la mise en place des infrastructures nécessaires, prolongent les délais. Il a appelé les citoyens à soutenir les efforts en cours et à faire preuve de patience dans cette période de transition historique.
Cette prise de position intervient alors que l’Alliance des États du Sahel, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avance sur un projet commun de passeports biométriques et de cartes d’identité harmonisées.
Lors d’une réunion à Bamako le 22 novembre 2024, les ministres de la Sécurité des trois pays ont validé les spécifications techniques de ces documents, marquant une étape clé en vue de leur mise en circulation après l’approbation des chefs d’État de l’AES.
Le décalage entre l’optimisme affiché par les responsables de l’AES et les déclarations du Premier ministre pourrait refléter les défis logistiques et financiers liés à la concrétisation de ce projet.
Prévu pour renforcer l’autonomie régionale et simplifier la mobilité des citoyens, le passeport de l’AES illustre une réorientation stratégique du Mali après son retrait annoncé de la Cédéao, effectif en janvier 2025.
AMINA KABO DJARMAH