La Région de Tillabéri a été secouée dans la nuit du 9 au 10 décembre 2024, par une attaque terroriste d’une rare violence qui a endeuillé la zone déjà éprouvée. 21 civils et 43 soldats ont péri, illustrant une fois de plus l’instabilité chronique de la région.
La région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger, a été le théâtre d’une nouvelle attaque terroriste meurtrière perpétrée, dans la nuit du 9 au 10 décembre dans le village d’Anzourou, par le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), et qui a causé des pertes civiles et militaires importantes.
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Un massacre en pleine nuit
Cet assaut dans la région de Tillabéri, particulièrement sanglant, s’est déroulé dans une zone où la présence des forces de défense et de sécurité est pourtant renforcée
Les assaillants ont surpris le convoi militaire avec des engins explosifs improvisés avant de lancer une attaque simultanée contre un village proche, semant la terreur parmi la population civile.
Alors que les autorités nigériennes n’ont, pour l’heure, pas annoncé de bilan officiel, les médias locaux ont confirmé neuf morts avérés parmi les rangs des militaires, dont les noms ont notamment été cités par le Journal du Niger, ainsi qu’un blessé et un disparu.
Des forces armées lourdement frappées
Dans la région de Tillabéri, les autorités locales et militaires ont confirmé que des renforts ont été dépêchés sur les lieux pour sécuriser la zone et évacuer les blessés.
Cependant, cette attaque démontre une fois encore les défis sécuritaires auxquels le Niger est confronté, malgré les efforts pour endiguer la menace terroriste.
L’attaque d’Anzourou survient quelques jours à peine après des attentats perpétrés le 5 décembre par l’EIGS dans cette même région et qui ont causé la mort de 21 civils à Kurmey et 43 soldats à Terra.
Les djihadistes avaient attiré les forces armées dans un guet-apens, déclenchant des affrontements brutaux, après avoir attaqué des habitants revenant d’un marché.
Une situation sécuritaire toujours alarmante
Alors que les familles pleurent leurs disparus, les appels à une stratégie plus efficace pour protéger les populations et sécuriser cette région stratégique se multiplient.
Dans la région de Tillabéri, l’insécurité persistante dans la région met en lumière la nécessité d’une coopération accrue entre les forces régionales pour contrer cette menace transfrontalière.
La région de Tillabéri, située près de la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, est en proie aux attaques terroristes depuis plusieurs années.
Selon le Journal du Niger, les groupes terroristes exploitent la porosité des frontières et le terrain accidenté pour mener leurs opérations. Les civils, pris en étau, sont les premières victimes de cette violence, regrette le média.
Le Niger, dirigé par le général Abdourahamane Tiani depuis le coup d’État de juillet 2023, est confronté à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles au même titre que ses deux voisins, le Mali et le Burkina Faso.
AMINA KABO DJARMAH