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Niger : le gouvernement porte plainte contre RFI 

RFI
Écrit par La Redaction

RFI est accusée par le gouvernement nigérien d’incitation au génocide et au massacre intercommunautaire. La décision a été prise et annoncée à l’occasion d’un conseil des ministres, tenu le jeudi 12 décembre 2024. RFI aurait diffusé des contenus jugés menaçants pour la paix et la stabilité nationale, entraînant une plainte officielle déposée par Niamey.

“Le gouvernement a décidé de porter plainte contre la Radio France Internationale (RFI) pour, notamment, incitation au génocide et au massacre intercommunautaire sur notre territoire”, a indiqué dans un communiqué publié à l’issue d’un conseil des ministres et diffusé à la télévision publique.

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Accusée de véhiculer des propos incendiaires contre la paix sociale

RFI est pointée du doigt pour avoir, selon le gouvernement, relayé des propos susceptibles de fragiliser la cohésion sociale dans un contexte déjà marqué par des défis sécuritaires et humanitaires.

Les autorités nigériennes reprochent à RFI sa couverture des attaques terroristes enregistrées ces derniers temps au Niger.

La dernière en date est l’attaque survenue mardi dans le département de Téra, dans l’ouest du Niger, près de la frontière du Burkina Faso.

Alors que l’armée nigérienne a indiqué que dix (10) soldats ont été tués et sept (7) autres ont été blessés dans cette attaque, le média français a annoncé un bilan de quatre-vingt-dix (90) militaires et une cinquantaine de civils tués.

RFI dans le viseur des autorités nigériennes pour atteinte à la cohésion nationale

RFI, média international influent, est désormais au centre d’un contentieux juridique qui pourrait s’étendre à d’autres plateformes médiatiques.

Les autorités nigériennes affirment vouloir défendre l’intégrité nationale et la stabilité sociale contre toute forme de manipulation médiatique.

Cette plainte constitue un signal fort envoyé aux acteurs médiatiques internationaux pour éviter toute ingérence perçue comme déstabilisatrice.

Les programmes de RFI ont déjà été suspendus au Niger depuis le mois d’août 2023, quelques jours après le coup d’Etat du 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum.

Un bras de fer juridique avec le Niger

RFI, de son côté, n’a pas encore officiellement réagi à ces accusations. Cependant, cette affaire soulève des questions cruciales sur les responsabilités des médias internationaux dans les contextes fragiles et les limites de la liberté de la presse face aux impératifs de paix et de cohésion nationale.

Pour rappel, les relations entre Niamey et Paris se sont considérablement dégradées depuis le coup d’Etat de juillet 2023, le Niger accusant la France à maintes reprises de tentatives de déstabilisation. Lesquelles accusations ont été systématiquement rejetées par les autorités françaises.

AMINA KABO DJARMAH

 

 

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