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Suspension de la BBC : la junte nigérienne durcit sa position envers les médias

Suspension de la BBC
Écrit par La Redaction

La suspension de la BBC pour une durée de trois mois a été décidée par la junte nigérienne, qui accuse le média britannique de diffuser des « informations erronées » portant atteinte à la stabilité sociale et au moral des forces armées. Cette décision a été annoncée le 11 décembre 2023.

Suite à une attaque jihadiste signalée à Chatoumane, près de la frontière avec le Burkina Faso, annoncée par le média, les autorités nigériennes ont nié les faits, en dénonçant une « campagne d’intoxication » par ces médias .

Une nouvelle sanction contre les médias internationaux

Dans un communiqué, le ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou, a justifié la suspension de la BBC, largement suivie au Niger grâce à ses programmes en langue haoussa, en affirmant que ses contenus menaçaient la « quiétude sociale ». Cette mesure s’ajoute à celles déjà prises en août 2023 contre Radio France Internationale (RFI) et France 24, suspendues peu après le coup d’État ayant porté au pouvoir le général Abdourahamane Tiani.

Un contexte régional marqué par la répression des médias

La suspension de la BBC reflète une dynamique enregistrée dans l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Ces pays, dirigés par des juntes militaires, ont régulièrement suspendu des médias occidentaux qu’ils accusent d’être des relais de la propagande française.

Lire Aussi : Niger : le gouvernement porte plainte contre RFI 

Parallèlement à la suspension de la BBC, le Niger a annoncé porter plainte contre RFI pour « incitation aux génocides et aux massacres intercommunautaires ». Bien que les contenus incriminés n’aient pas été précisés, cette action montre une volonté d’amplifier les restrictions contre les médias internationaux, après des accusations similaires visant la BBC.

Violences jihadistes et contexte tendu : la suspension de la BBC en arrière-plan

Dans ce climat tendu, la suspension de la BBC intervient alors que les violences jihadistes continuent de frapper le Niger. Selon l’organisation Acled, ces attaques ont provoqué 1 500 morts au cours de l’année écoulée, contre 650 victimes entre juillet 2022 et 2023. La multiplication des restrictions médiatiques, à l’instar de la suspension de la BBC, s’ajoute à un contexte de violences persistantes.

Carol SAWADOGO

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