La relation Mali-Algérie connaît un nouvel épisode tendu. Bamako à qualifier le 1er janvier 2025 de « flagrante ingérence » les propos d’Alger, qui prône une issue politique plutôt que militaire au conflit malien.
Bamako dénonce une ingérence flagrante d’Alger
La tension entre Mali-Algérie s’est intensifiée ce 1er janvier, avec une déclaration officielle de Bamako dénonçant ce qu’il considère comme une « ingérence flagrante » de son voisin algérien.
Cette réaction intervient après des propos tenus par Alger, affirmant que « le conflit au Mali nécessite une solution politique et non militaire ».
Lire aussi : AES : Vers une révolution médiatique
Le chef de la diplomatie malienne n’a pas caché sa préoccupation suite à la persistance des autorités algériennes à déstabiliser les efforts déjà consenti par les forces de l’ordre du Mali dans la lutte contre les terroristes ainsi que la pression exercée sur les groupes terroristes.
Il a rappelé que les options stratégiques pour la lutte contre les groupes armés et les terroristes soutenus du reste par les Etats étrangers relèvent de la souveraineté du Mali et des choix de la confédération des Etats du Sahel. Selon Abdoulaye Diop, le Mali n’est ni demandeur ni preneur des leçons de la part de l’Algérie.
Les divergences sur les solutions politiques et militaires
Le Mali, confronté à une crise sécuritaire majeure depuis plus d’une décennie, estime que les déclarations de l’Algérie ne respectent pas sa souveraineté.
Bamako affirme que la relation Mali-Algérie doit reposer sur des échanges respectueux et non sur des prises de position jugées unilatérales.
Cette sortie des autorités maliennes fait suite aux déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.
Ce dernier a réaffirmé la position de son pays en faveur d’une solution politique au Mali, rejetant l’option militaire, qu’il considère comme vouée à l’échec. Selon ces propos, « La solution militaire est impossible au Sahel et au Sahara, notamment au Mali, car elle a été tentée à trois reprises par le passé et a échoué ».
Le ministre algérien a également défendu les mouvements signataires de l’Accord d’Alger, rejetant leur désignation comme « bandes terroristes » et soulignant la nécessité de futures négociations avec ces groupes.
Alors que la relation Mali-Algérie traverse une période de crispation, les observateurs régionaux appellent à une désescalade pour préserver les liens historiques entre les deux nations. La coopération entre Mali-Algérie est jugée cruciale pour la stabilité du Sahel.
AMINA KABO DJARMAH