Niger

Canal 3 Niger suspendue pour un mois et son rédacteur en chef privée de sa carte professionnelle  

Canal 3 Niger
Écrit par La Redaction

Canal 3 Niger a été suspendue le vendredi 17 janvier 2025 pour un mois par arrêté du ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique, Mohamed Raliou. Cette décision s’accompagne du retrait de la carte professionnelle de son rédacteur en chef, Seini Amadou, pour trois mois, des décisions immédiatement exécutoires.

Face à une décision ministérielle

Canal 3 Niger, l’une des principales chaînes privées du Niger, a été suspendue pour une durée d’un mois. Cette mesure, annoncée le vendredi 17 janvier 2025 par le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique, intervient à la suite d’un arrêté ministériel. Selon les autorités, cette décision vise à sanctionner des manquements jugés graves aux normes journalistiques en vigueur.

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Selon plusieurs observateurs, notamment des professionnels des médias, la suspension de Canal3 Niger aurait été motivée par la diffusion d’un contenu polémique classant les membres du gouvernement en fonction de leurs performances dans l’exécution de leurs missions.

En effet, dans son édition du 16 janvier 2025, la chaîne a présenté un ‘baromètre’ des ministres de l’équipe gouvernementale, mettant en avant le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zene, ministre de l’Économie et des Finances, comme le leader incontesté.

Cet exercice, qui passe en revue les bons, moyens et mauvais élèves du gouvernement, est courant dans la presse de nombreux pays, mais il aurait suscité une vive réaction au sein des autorités nigériennes, bien que celles-ci n’aient pas confirmé officiellement ce lien. 

Le retrait de la carte professionnelle du rédacteur en chef

Canal 3 Niger est également au centre d’une polémique en raison du retrait de la carte professionnelle de son rédacteur en chef.

Cette action, qui accompagne la suspension, a été justifiée par des accusations de manquement à l’éthique et à la déontologie journalistiques. Les détails de ces infractions n’ont cependant pas été rendus publics, alimentant les interrogations.

Seini Amadou /rédacteur en chef Canal 3 Niger


L’arrêté ordonne la suspension de la carte de presse du rédacteur en chef Seini Amadou pour trois mois et celle de la chaîne Canal3 Niger pour un mois, des mesures effectives dès la signature et applicables immédiatement.
La décision de suspension suscite déjà une onde de choc dans les milieux médiatiques et parmi les défenseurs de la liberté de la presse. Certains dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et un précédent dangereux pour le journalisme au Niger.

Des réactions à une mesure controversée

Canal 3 Niger, par cette sanction, devient un symbole des tensions entre la régulation des médias et la liberté d’expression au Niger. Plusieurs acteurs du paysage médiatique et des organisations de défense des droits humains ont déjà exprimé leurs préoccupations face à une telle décision, qualifiée par certains d’entrave à la liberté de la presse.

Ali Idrissa Nani, promoteur du Groupe de presse Labari et Président du Réseau des Radios et Télévisions du Niger (RRTN), a réagi fermement en dénonçant cette suspension comme « très grave pour la liberté de la presse« . « Le ministre de la Communication n’a aucun droit ni pouvoir de fermer un média. Le seul organe habilité à prendre de telles mesures reste le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) », a-t-il posté sur les réseaux sociaux.

 Il a fermement condamné cette décision, appelant à un retour à la légalité et exhortant Canal3 Niger à saisir les tribunaux pour faire respecter ses droits.


Alors que Canal3 Niger doit suspendre ses programmes pour un mois, et que son rédacteur en chef est temporairement privé de sa carte de presse, les questions sur les véritables motivations de cette décision restent en suspens.

Avec cette suspension, canal3 Niger devra désormais évaluer les implications sur son fonctionnement et son audience.

Cette affaire relance le débat sur les rapports entre le pouvoir exécutif et les médias, et sur la nécessité de garantir un équilibre entre régulation et liberté d’expression.

AMINA KABO DJARMAH

 

 

 

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