Niger Sahel

Niger : L’armée nigérienne se retire de la Force multinationale mixte

armée nigérienne
Écrit par La Redaction

L’armée nigérienne a officiellement annoncé, samedi 29 mars, son retrait de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans le bassin du lac Tchad. Cette décision a été rendue publique à travers un communiqué diffusé sur la télévision nationale, soulignant un changement stratégique dans l’approche sécuritaire du Niger.

Un retrait officialisé à la télévision publique

C’est dans un communiqué diffusé à la télévision publique que, l’armée nigérienne a annoncé que ses forces opérant à l’est du pays, dans la région de Diffa, ne seront plus sous l’égide du secteur 4 de la FMM. Désormais, ces opérations porteront le nom de « NALEWA DOLE » et auront pour objectif principal, le renforcement de la sécurisation des installations et sites pétroliers du nord du Niger.

A lire aussi: Mali : Journée de commémoration des martyrs de la nation : Les 26 et 27 mars déclarés chômés et payés

« Ce changement d’appellation découle du retrait du Niger et traduit désormais la volonté affirmée de renforcer la sécurisation des installations et sites pétroliers du nord », a précisé le communiqué, ajoutant que la situation sécuritaire est restée stable et maîtrisée au cours des dernières soixante-douze heures.

La Force multinationale mixte, composée de soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Bénin et du Niger, coordonne depuis plusieurs années des opérations contre les groupes terroristes opérant dans la région. Cependant, les autorités nigériennes estiment aujourd’hui nécessaire de recentrer les efforts sur la protection du territoire national face aux nouvelles menaces sécuritaires.

Les implications stratégiques de cette décision

Ce retrait de l’armée nigérienne de la FMM pourrait redessiner les dynamiques sécuritaires dans la région. La présence des forces nigériennes dans cette coalition était considérée comme un élément clé dans la lutte contre Boko Haram et les groupes affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest.

Le Niger n’est pas le seul pays à remettre en question son engagement dans la FMM. En novembre dernier, le Tchad, qui abrite le siège de la force, avait menacé de se retirer après une attaque attribuée à Boko Haram ayant coûté la vie à une quarantaine de soldats tchadiens. « Pourquoi devons-nous sacrifier nos enfants pour les autres et ne recevoir aucun soutien en retour ? » s’était indigné le président tchadien Mahamat Deby Itno, dénonçant un manque de solidarité entre les membres de la coalition.

En somme, l’armée nigérienne fait le choix d’une réorganisation interne pour mieux répondre aux défis sécuritaires du pays. Cette nouvelle orientation soulève néanmoins des questions sur la coordination future avec les forces régionales et sur l’efficacité de la lutte commune contre le terrorisme dans le bassin du lac Tchad.

AMINA KABO DJARMAH

 

 

À propos de l'auteur

La Redaction

laisser un commentaire