L’AES (Alliance des États du Sahel) monte au créneau après la destruction d’un drone malien par l’Algérie. Un acte jugé hostile par l’organisation, qui a rappelé ses ambassadeurs à Alger pour consultation.
Selon le communiqué signé par le président en exercice de l’AES Assimi Goïta, l’appareil malien immatriculé TZ-98D menait une opération de surveillance dans le cadre d’une mission anti terroriste lorsqu’il a été détruit. Le Collège des chefs d’État de l’AES, a qualifié cette destruction de « violation du droit international » et d’« agression » contre l’ensemble des membres de la confédération, notamment le Mali, Burkina Faso et Niger.
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Une « agression inacceptable » selon le président Assimi Goïta
Pour marquer leur désapprobation, les trois pays de l’AES ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs en poste à Alger pour consultation.
L’AES, qui renforce depuis plusieurs mois sa coopération militaire et diplomatique, estime que cette attaque constitue une violation grave de sa souveraineté. L’organisation accuse le régime algérien de vouloir saboter ses efforts d’indépendance stratégique et de stabilité régionale.
Le Collège des Chefs d’État de l’AES rappelle que depuis sa décision du 22 décembre 2024, l’espace de la Confédération est considéré comme un théâtre unique d’opérations militaires. Dans cette optique, toute agression contre une force armée nationale équivaut à une attaque contre l’ensemble des États membres de l’AES. « Cet acte constitue une voie perfide de promotion du terrorisme et de déstabilisation de notre région », dénonce fermement le communiqué.
Les ambassadeurs des pays membres rappelés pour consultation
Ce n’est pas la première fois que des tensions éclatent entre l’Alliance des Etats et l’Algérie, mais c’est la première fois qu’une réaction aussi ferme est exprimée de manière collective. Pour l’AES, cette situation marque un tournant dans ses relations avec son voisin du nord, longtemps considéré comme un interlocuteur clé dans la région.
La montée des tensions pourrait, selon certains analystes, fragiliser davantage la stabilité au Sahel, alors que l’Alliance du sahel cherche à imposer un nouveau modèle de coopération entre États sahéliens, fondé sur la solidarité, la souveraineté et la sécurité.
AMINA KABO DJARMAH