Plus d’un an après le coup d’État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la question de sa détention continue de susciter l’indignation au Niger et au-delà. Tandis que la junte a procédé à la libération de plusieurs anciens ministres du régime déchu, l’ancien chef d’État reste derrière les barreaux. Une situation qui relance les débats sur les droits humains et le respect des principes démocratiques dans le pays.

Mohamed Bazoum
Des libérations, mais pas pour tous
Le 1ᵉʳ avril 2025, une cinquantaine de détenus politiques ont recouvré la liberté. Parmi eux, plusieurs figures du gouvernement de Mohamed Bazoum, arrêtés dans la foulée du coup d’État du 26 juillet 2023. Un geste salué par certaines organisations comme un signe d’ouverture. Mais ce vent d’apaisement n’a pas soufflé jusqu’à l’ancien président, toujours privé de liberté, avec des conditions de détention qui inquiètent la communauté nationale et internationale.
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La société civile hausse le ton
Le 8 avril, l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption (ANLC) est montée au créneau. Dans un communiqué au ton ferme, elle dénonce « des violations graves des droits humains » et réclame « la libération immédiate de Mohamed Bazoum et des autres détenus politiques ». L’organisation rappelle que leur détention prolongée, sans procès ni procédure claire, est contraire aux engagements du Niger en matière de respect des droits fondamentaux.
Un silence qui divise
Du côté des autorités, peu de commentaires filtrent sur le sort de l’ancien président. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) affirme que Mohamed Bazoum a été écarté pour des raisons de sécurité nationale. Mais cette justification est loin de convaincre tout le monde. Des ONG, des partis politiques, et même certains partenaires internationaux continuent d’appeler à sa libération et à un retour à un ordre constitutionnel.
La libération de Mohamed Bazoum pourrait être un signal fort de bonne volonté et de respect de l’État de droit. En attendant, sa détention continue d’alimenter les tensions, tant sur le plan national qu’international.
Zeinabou Abdou Saidou