La capitale burkinabè a accueilli mardi 15 avril une importante réunion des chefs d’état-major généraux des armées du Burkina Faso, du Mali et du Niger, membres de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des engagements pris par les trois États pour une réponse coordonnée face au terrorisme et à l’insécurité persistante dans la région.
Vers une force de défense unifiée de l’AES
Au cœur des discussions figurait la mise en place d’une force conjointe de défense de l’AES. Le général Oumar Diarra, chef d’état-major général des armées du Mali et président du comité militaire de l’AES, a affirmé que cette initiative est déjà en cours de constitution. Elle vise à mutualiser les capacités militaires des trois pays pour répondre plus efficacement aux menaces terroristes.
Cette force unifiée, présentée comme une alternative souveraine aux dispositifs sécuritaires internationaux, ambitionne de couvrir notamment la zone des trois frontières, régulièrement ciblée par des attaques armées.
Une réponse souveraine aux défis sécuritaires
Pour le général Moussa Diallo, chef d’état-major des armées du Burkina Faso, il est temps pour les armées sahéliennes de répondre aux attentes de leurs peuples. Il a souligné la volonté des États de l’AES de refuser les solutions imposées de l’extérieur au profit d’une stratégie de défense indépendante et coordonnée.
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Cette rencontre de haut niveau a également été l’occasion d’échanger sur les opérations militaires en cours et à venir, ainsi que sur les modalités de renforcement de la coopération dans le domaine du renseignement, de la logistique et de la formation.
Des avancées notables dans l’architecture sécuritaire de l’AES
Les chefs militaires ont validé plusieurs protocoles opérationnels pour renforcer le pilier “défense et sécurité” de l’AES. Une étape cruciale vers l’opérationnalisation complète de l’organisation créée en 2023, qui entend se doter d’institutions et de mécanismes propres dans les domaines politique, économique et sécuritaire.
En parallèle, les chefs d’état-major des armées de l’air de la Confédération se sont réunis à Bamako afin de planifier la sécurisation commune de l’espace aérien des trois pays. Une démarche qui complète la stratégie terrestre par une approche globale de la défense régionale.
Cette réunion à Ouagadougou marque une nouvelle étape dans la consolidation de l’AES comme bloc régional résilient, capable de répondre par ses propres moyens aux crises sécuritaires. Alors que les défis persistent, les armées du Sahel affichent plus que jamais leur volonté de bâtir une sécurité collective fondée sur la solidarité, l’autonomie et l’efficacité opérationnelle.
Zeinabou Abdou