Ce 25 avril, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le Niger se joint à la communauté internationale pour renouveler son engagement dans la lutte contre cette maladie qui continue de faire des ravages dans le pays. Placée cette année sous le thème « Promouvoir l’équité, renforcer la résilience », cette journée est l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés, les défis persistants et les perspectives d’avenir.
Paludisme, une maladie toujours endémique
Le paludisme demeure l’un des principaux problèmes de santé publique au Niger. En 2022, le pays a enregistré plus de 5,6 millions de cas de paludisme et plus de 4 400 décès, faisant du Niger l’un des pays les plus touchés du continent africain, aux côtés du Nigeria, de la RDC et de la Tanzanie. Chez les enfants de moins de cinq ans, la prévalence reste préoccupante, atteignant 29 % selon les données de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
La transmission est particulièrement intense pendant la saison des pluies, dans les zones du sud et du centre du pays, où l’environnement favorise la prolifération des moustiques vecteurs.
Des efforts considérables mais insuffisants
Face à cette situation, les autorités nigériennes, appuyées par des partenaires techniques et financiers, ont mis en place plusieurs stratégies. La Chimioprévention saisonnière du paludisme (CPS) a permis de protéger plus de 4 millions d’enfants âgés de 3 à 59 mois en 2023, dans 67 districts sanitaires à risque.
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Des campagnes de distribution massive de moustiquaires imprégnées, des actions de sensibilisation communautaire et l’introduction de tests de diagnostic rapide dans les centres de santé ont également contribué à renforcer la riposte.
Le vaccin, un espoir en marche
La récente approbation des vaccins antipaludiques RTS,S et R21 par l’OMS représente une avancée majeure. Leur déploiement progressif dans plusieurs pays africains ouvre de nouvelles perspectives pour une protection durable, notamment chez les jeunes enfants. Le Niger se prépare à intégrer ces vaccins dans son programme élargi de vaccination, une démarche saluée par la communauté sanitaire.
Malgré ces progrès, de nombreux obstacles freinent la lutte contre le paludisme. Le développement d’une résistance aux traitements à base d’artémisinine suscite des inquiétudes quant à l’efficacité des protocoles thérapeutiques actuels. De plus, l’accès aux soins reste limité dans certaines zones rurales et le financement de la lutte antipaludique reste insuffisant pour couvrir tous les besoins.
La charge économique de la maladie, notamment pour les ménages les plus vulnérables, accentue les inégalités en matière de santé et freine les efforts de développement.
À l’occasion de cette Journée mondiale, les autorités sanitaires nigériennes appellent à une mobilisation collective : « Le paludisme n’est pas une fatalité. Il est temps d’unir nos forces pour briser le cycle de la maladie, à travers la prévention, l’accès équitable aux soins, et l’innovation scientifique », a déclaré le Colonel-major Garba Hakimi, ministre de la Santé publique.
La lutte contre le paludisme au Niger est à un tournant décisif. Si les progrès sont visibles, la persistance de la maladie rappelle l’urgence d’agir avec plus de moyens, de coordination et de solidarité. En ce 25 avril, la lutte continue, plus déterminée que jamais.