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Charte nationale pour la paix au Mali : un processus inclusif, mais encore contesté

Charte nationale pour la paix au Mali : un processus inclusif, mais encore contesté
Écrit par La Redaction

Le gouvernement malien, en partenariat avec la Commission de rédaction dirigée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, poursuit l’élaboration d’une Charte nationale pour la paix et la réconciliation. Cette initiative vise à doter le pays d’un cadre stratégique destiné à consolider la cohésion sociale, la stabilité politique et la réconciliation nationale, dans un contexte marqué par des années de crises sécuritaires et politiques.

La charte nationale pour la paix, une réponse politique aux défis nationaux

Face à la persistance des tensions communautaires, des violences armées et des divisions internes, les autorités de la Transition ont opté pour une approche inclusive, fondée sur le dialogue national et la consultation des forces vives de la nation. La Charte nationale pour la paix en cours de rédaction se veut un socle de valeurs et de principes partagés, définissant les engagements des institutions publiques, des citoyens et des acteurs politiques pour un Mali uni et pacifié.

Le document est structuré en dix titres, articulant les principes de gouvernance éthique, de justice sociale, de respect des droits humains et de redevabilité publique. Il prévoit également des mécanismes de mise en œuvre, de suivi et de sanction pour garantir le respect des engagements pris.

Une vaste campagne de consultation nationale

La Commission a engagé un processus de consultation élargi, incluant les autorités traditionnelles, les partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, les médias, les institutions universitaires et les communautés locales. Ces concertations ont permis de recueillir des contributions variées et représentatives de la diversité du pays.

Dans une volonté de renforcer cette dynamique inclusive, le président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a prolongé le mandat de la Commission jusqu’au 30 juin 2025. Ce délai supplémentaire permettra notamment d’associer les Maliens de la diaspora, ainsi que les réfugiés et déplacés internes, aux discussions en cours.

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Des critiques sur l’inclusivité du processus

Malgré les avancées, plusieurs observateurs expriment des réserves sur le processus. L’ancien Premier ministre, Moussa Mara a dénoncé l’absence de groupes armés signataires de l’Accord pour la paix ainsi que celle d’acteurs djihadistes, pourtant au cœur des dynamiques conflictuelles. Selon lui, une paix durable ne peut être atteinte sans un dialogue global impliquant toutes les parties prenantes.

Une étape décisive pour la refondation du Mali

L’initiative de cette Charte nationale  s’inscrit dans un ensemble plus large de réformes enclenchées depuis 2021, visant à refonder l’État malien. À travers ce document, les autorités souhaitent tourner la page des crises successives et engager le pays dans un avenir de paix, d’unité nationale et de prospérité partagée.

Le texte final, attendu pour mi-2025, sera soumis à l’appréciation du président de la Transition avant d’être adopté officiellement et intégré aux politiques nationales.

Zeinabou Abdou

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