L’AES (Alliance des États du Sahel) est au cœur des débats suite à la nouvelle loi béninoise sur les étrangers, alors que le pays ajuste son cadre juridique face aux enjeux de sécurité et de mobilité régionale.
Le Bénin modernise sa législation pour mieux encadrer l’entrée et le séjour des étrangers.
Le mercredi 25 juin 2025, le gouvernement béninois a franchi une étape importante en adoptant à l’unanimité une nouvelle législation sur l’entrée, le séjour, la résidence et la sortie des étrangers. Une réforme qui vise à moderniser le dispositif existant et à s’adapter aux nouveaux défis liés à la sécurité, à la mobilité internationale et à l’intégration régionale.
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Mais lors des débats parlementaires, une question a particulièrement attiré l’attention : celle des ressortissants des pays membres de l’AES , notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, désormais sortis de la CEDEAO. Cette sortie remet en cause les privilèges automatiques qu’ils avaient jusque-là en tant que citoyens de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Ressortissants de l’AES : fin des avantages de la CEDEAO
Avec cette nouvelle législation, les ressortissants de l’AES ne bénéficient plus des avantages spécifiques accordés aux citoyens de la CEDEAO. Cependant, ils continuent de jouir des exemptions habituellement accordées aux ressortissants africains : pas de visa exigé pour les courts séjours, ni de titre de séjour obligatoire en deçà d’une certaine durée.
Pour l’heure, la nouvelle loi ne cible pas directement les ressortissants de l’AES, mais elle marque un tournant. Si la dynamique de retrait de la CEDEAO par les pays de l’AES se poursuit, les modalités d’accueil pourraient évoluer davantage à l’avenir. Dans un contexte régional tendu, cette réforme pourrait être le début d’un nouvel équilibre migratoire entre le Bénin et les pays de l’AES.
AMINA KABO DJARMAH