Alors que le désordre et la désinvolture gagnent les cours d’école à N’Djamena, le maire du 1er arrondissement, Djamal Yaya Moussa, prend le contre-pied de l’indifférence. Sa croisade pour la discipline dérange, mais elle révèle une vérité amère : l’école tchadienne s’éloigne de sa mission première.
Dans une capitale où l’école publique se cherche entre indifférence et désordre, Djamal Yaya Moussa choisit la fermeté. Ce dimanche 12 octobre 2025, le maire du 1er arrondissement de N’Djamena a surpris plus d’un en lançant une opération coup de poing dans plusieurs établissements scolaires. Objectif : rappeler que l’école n’est ni un terrain de jeu ni une salle de fête, mais un lieu d’éducation et de discipline.
A lire aussi / Tchad: Cidson Alguewi recadre les artistes militants
Accompagné des forces de l’ordre, Djamal Yaya Moussa a supervisé la saisie d’armes blanches, d’armes à feu, de nattes, de motos et de divers objets de loisir utilisés dans les cours d’école. Ce geste fort, certains le jugent excessif ; d’autres y voient un acte salutaire face à la dérive inquiétante des espaces éducatifs.
« L’école ne doit pas devenir un espace de désordre, mais un cadre d’éducation et de formation pour nos enfants », a martelé Djamal Yaya Moussa.
Dans un pays où les écoles manquent de bancs, d’enseignants et parfois même de murs, le maire met le doigt sur une autre urgence : celle de la responsabilité collective. Car si les cours d’école sont devenues des lieux de distraction, c’est aussi le résultat d’un abandon silencieux – celui de l’État, des familles, et parfois des communautés locales.
En assumant cette posture d’autorité, Djamal Yaya Moussa s’expose, certes, aux critiques. Mais il remet surtout au centre du débat une valeur en voie de disparition : la discipline éducative. Une valeur que beaucoup invoquent, mais que peu défendent avec cohérence.
Dans la capitale N’Djamena d’aujourd’hui, où le désordre s’installe parfois là où devrait régner la rigueur, Djamal Yaya Moussa apparaît comme l’un des rares élus à joindre le geste à la parole. Ses méthodes peuvent déranger, mais son message est limpide : l’école doit redevenir un sanctuaire du savoir, pas un marché de loisirs.
La fermeté de Djamal Yaya Moussa rappelle que l’autorité, quand elle sert l’intérêt collectif, n’est pas une dérive, mais une nécessité. Et si la renaissance de l’école tchadienne passait d’abord par ce sursaut moral et civique qu’il tente d’incarner ?
HIGDE NDOUBA Martin


