Après des années d’abandon, l’ancien hippodrome de N’Djamena s’apprête à changer de visage. Deux décrets présidentiels viennent d’affecter ce site emblématique du quartier Raguatal Djamal, plus connu sous le nom d’Ardep Djoumal, à deux projets phares : la construction d’une grande mosquée baptisée Sheikh Zayed et l’aménagement d’un vaste parc urbain.
Ces deux initiatives s’inscrivent dans le cadre du programme gouvernemental des 12 chantiers et 100 actions, destiné à moderniser les infrastructures du pays et à redonner le souffle à la capitale tchadienne.
Un projet à forte portée symbolique
Lancé par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, dirigé par Mahamat Assileck Halata, le projet marque la volonté des autorités de réhabiliter des espaces publics laissés à l’abandon.
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C’est au cours d’un inventaire du domaine de l’État que le ministre a découvert l’état de délabrement de ce lieu chargé d’histoire, autrefois cœur des activités sportives et sociales de la ville. Constatant le déclin de cet espace, il a proposé au Premier ministre, puis au Chef de l’État, de réintégrer le site au domaine public dans le cadre des 12 chantiers et 100 actions.
Le futur complexe urbain comprendra une grande mosquée Sheikh Zayed, édifice religieux d’envergure, mais aussi un parc destiné à devenir un véritable poumon vert pour la capitale. Selon le ministère, ces infrastructures traduisent la vision d’un urbanisme plus inclusif, au cœur du programme des 12 chantiers et 100 actions.
Modernisation et cohésion sociale.
La transformation de l’hippodrome s’inscrit également dans une ambition plus large : celle de faire des 12 chantiers et 100 actions un levier de cohésion sociale et de modernisation du cadre de vie. Le projet vise à offrir aux habitants de N’Djamena un espace de détente, de sport et de spiritualité, dans une ville marquée par une urbanisation rapide et souvent désordonnée.
Pour les autorités, cette initiative incarne la nouvelle approche de gouvernance urbaine, où chaque action doit concilier aménagement, identité et développement durable trois axes majeurs des 12 chantiers et 100 actions.
Des attentes, mais aussi des doutes.
Si le projet suscite l’espoir, il nourrit aussi quelques interrogations. Les précédentes tentatives de réhabilitation de l’hippodrome n’ont pas toujours abouti, et beaucoup de N’Djaménois redoutent un nouvel abandon après l’effet d’annonce. Les habitants espèrent que cette fois, le programme des 12 chantiers et 100 actions tiendra ses promesses et que le site ne redeviendra pas un terrain vague à l’avenir.
En attendant, les travaux annoncés s’ajoutent à une série d’autres initiatives urbaines prévues dans le cadre des 12 chantiers et 100 actions : routes, infrastructures sportives, écoles et espaces verts. Pour le gouvernement, il s’agit de donner un nouveau souffle à la capitale et de faire de ces 12 chantiers et 100 actions un symbole concret de renaissance urbaine.
Mais la réussite dépendra, comme souvent, de la constance de l’État et du suivi des engagements. Car à N’Djamena, les promesses des 12 chantiers et 100 actions ne seront crédibles que lorsqu’elles se traduiront en pierres, en arbres et en espaces vivants.
HIGDE NDOUBA Martin


