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Tchad : le ministre Youssouf Tom alerte sur une justice sans moyens

Youssouf Tom
Écrit par La Redaction

À N’Djamena, le ministre de la Justice, Youssouf Tom, a choisi de dire tout haut ce que beaucoup murmurent depuis longtemps : la justice tchadienne fonctionne sans moyens, au bord de l’effondrement. “Ce n’est pas que nous fermons les yeux ou que nous occultons certaines vérités. Non”, a lancé Youssouf Tom, avant de révéler l’ampleur des difficultés structurelles de la justice tchadienne.

 

“Au parquet de N’Djamena, on a seulement deux véhicules. Dans certaines provinces, comme Faya ou Fada, il n’y en a aucun. Ni le procureur, ni le président du tribunal n’ont de voiture”, a déploré Youssouf Tom, visiblement dépassé par l’ampleur du chantier. Pour lui, la situation est critique.  “ Les difficultés sont là et sont réelles. Mais comment vais-je les résoudre ? Il faut me donner des moyens. Sans moyens, peut-on espérer un résultat tangible ?”. 

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Le cri d’alarme du ministre  traduit un malaise profond dans une institution déjà fragilisée par les lenteurs administratives et les restrictions budgétaires. Le ministre affirme avoir formulé des demandes et propositions, mais celles-ci devront attendre le budget 2026.

Cette confession publique de Youssouf Tom relance un débat ancien : celui d’une justice à deux vitesses, incapable de garantir l’égalité des citoyens devant la loi faute de ressources. Dans un pays où la corruption et l’impunité sapent la confiance dans les institutions, les propos de Youssouf Tom sonnent comme une interpellation directe à l’État.

L’appel de Youssouf Tom ne doit pas être entendu comme une plainte, mais comme une urgence. Une justice sans moyens, c’est un État sans colonne vertébrale. Et quand la justice chancelle, c’est toute la République qui vacille. La question demeure : peut-on bâtir un État de droit avec une justice financièrement exsangue ? 

HIGDE NDOUBA Martin 

 

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