Depuis la rentrée d’octobre, les plénières sont à l’arrêt et les projets de loi prévus jusqu’en novembre ont été gelés. Les couloirs du Parlement, habituellement animés par les débats et les conciliabules, sont aujourd’hui désertés. Même les députés les plus assidus ont déserté les bancs.
Au Tchad, la grève du portefeuille touche désormais les députés eux-mêmes. Ceux-ci avaient pourtant trouvé le temps et la plume pour réviser la Constitution, notamment en créant un poste de vice-premier ministre, dont l’impact sur le budget se fait déjà sentir.
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Les critiques pleuvent : certains dénoncent une faillite budgétaire, d’autres une manœuvre politique bien orchestrée. Tous s’accordent sur un constat : sans salaire, pas de séance. Le symbole est clair : au Tchad, on peut voter des postes et des budgets, mais on ne garantit pas sa propre paie.
Le gouvernement, embarrassé, peine à justifier ces retards. En attendant un déblocage, l’Assemblée nationale tourne au ralenti, ses députés pris en otages par un système qu’ils ont eux-mêmes renforcé. Résultat : un pouvoir législatif essoufflé, une Assemblée en panne, et un État qui peine à honorer ses engagements. Au Tchad, même le Parlement est rattrapé par la faim.
HIGDE NDOUBA Martin


