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Tchad/FSSH: la révolte silencieuse des étudiants en médecine

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Écrit par La Redaction

À la FSSH, l’espoir s’essouffle. Dix-neuf mois sans bourse, dix-neuf mois d’attente.  Lundi 3 novembre dernier, la Faculté des Sciences de la Santé Humaine de l’Université de N’Djamena a pris des allures de salle d’urgence : des visages fatigués, des corps affamés, des cœurs révoltés. Les étudiants en médecine n’en peuvent plus. Ils dénoncent une situation qui ne relève plus du manque, mais du mépris.

L’État promet la formation des futurs médecins, mais leur refuse les moyens de subsister. Comment apprendre à sauver des vies quand on peine à sauver la sienne ? Ces étudiants, censés devenir le socle du système de santé tchadien, sont aujourd’hui réduits au silence, à la fatigue et à la faim. Dix-neuf mois sans bourse, c’est dix-neuf mois de survie dans un campus où tout manque : eau, matériel, dignité.

Pire encore, la FSSH impose désormais des frais d’inscription à ceux-là mêmes qui dépendent d’une bourse inexistante. Une double peine, une absurdité administrative qui en dit long sur la déconnexion entre les bureaux ministériels et la réalité des amphithéâtres. 

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Et le silence officiel pèse lourd. Ni le ministère de l’Enseignement supérieur, ni celui des Finances ne semblent pressés de réagir. Pendant ce temps, à la FSSH, les couloirs bruissent de colère et d’injustice. Les étudiants ne réclament pas de privilèges, ils demandent simplement leur dû.

Une nation qui abandonne ses futurs médecins s’expose à une crise sanitaire plus grave encore. La FSSH ne peut pas continuer à former dans la misère ceux qui seront demain en première ligne pour sauver des vies.

HIGDE NDOUBA Martin 

 

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