À Goz Beïda, l’espoir d’assister un jour à un match dans un véritable stade s’effrite au fil des ans. Seize longues années d’attente, seize saisons de promesses sans suite. Le chantier du stade de Goz Beida, lancé en grande pompe, s’est arrêté brusquement, laissant derrière lui des blocs de béton, des herbes folles et une population désabusée.
Sur place, le constat est amer : les fondations du stade dorment sous le soleil brûlant. Les grues ont disparu, les ouvriers aussi. Seul le vent continue de souffler entre les piliers d’un rêve inachevé. Personne ne sait vraiment pourquoi les travaux sont suspendus. À Goz Beïda, certains parlent d’un problème de financement, d’autres d’une gestion opaque.
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À chaque visite officielle, les citoyens espèrent un redémarrage, mais le chantier du stade reste figé dans le temps. Et la question demeure, lancinante : qui a dévoré les fonds de ce projet ? À Goz Beïda, on se la pose depuis seize ans, sans réponse. Pendant ce temps, les jeunes continuent de jouer sur des terrains poussiéreux, rêvant encore que le stade de Goz Beïda sorte un jour de son sommeil éternel.
Plus qu’un projet sportif, le stade illustre un mal plus profond : celui des infrastructures inachevées qui jalonnent le pays, témoins silencieux d’une gouvernance souvent sans suite.
HIGDE NDOUBA Martin


