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Tchad/Zambreo : l’école que l’État a oubliée, mais que les femmes ont sauvée

Zambreo
Écrit par La Redaction

À Zambreo, un petit village du canton Dari, dans le Mayo-Kebbi Ouest, le savoir s’enseigne sous un toit de paille. Dix-huit ans après sa création, l’école communautaire du village continue de tenir bon face aux vents, à la poussière et au silence des autorités. Un miracle d’endurance né de la volonté des mères. 

Une école née de la détermination des mères 

Fondée en 2007 par l’Association des mères d’élèves de Zambreo, l’école est née d’une conviction simple : aucun enfant ne doit grandir sans éducation, même au milieu du dénuement. Sans subvention ni appui institutionnel, ces femmes ont bâti, à la force des bras, un hangar de paille pour abriter les premières classes.

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Aujourd’hui encore, ce même abri de fortune accueille plus de 130 filles, du CP1 au CM2. Les bancs sont taillés dans des troncs d’arbres. Sous la poussière, les enfants récitent leurs leçons et sous le regard du soleil.

Un symbole d’engagement communautaire

L’école de Zambreo est plus qu’un simple hangar : c’est une architecture humaine, le symbole d’une communauté qui refuse de renoncer. Mais la résilience ne peut remplacer l’action publique. Dix-huit ans d’attente, c’est déjà trop. Pas de latrines, pas de point d’eau, pas de murs. Et pourtant, des résultats qui mériteraient d’être soutenus.

Les autorités locales et nationales doivent désormais agir, car la détermination ne se construit pas éternellement sur la paille. Zambreo a prouvé qu’il est possible de bâtir une école sans moyens. À l’État, maintenant, de prouver qu’il sait bâtir une Nation avec ses enfants.

HIGDE NDOUBA Martin 

 

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