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Pressions sur le Mali : les révélations choc du président Assimi Goïta

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Rédigé par La Redaction

La cérémonie de présentation des vœux au palais de Koulouba a été l’occasion pour le colonel Assimi Goïta de revenir sur les évènements qui ont entouré sa prise de pouvoir au Mali. Ce dernier a exposé toutes les pressions qu’ils ont subi aussi bien des occidentaux que des missions militaires présentes dans le pays.

Le lundi 15 janvier, les familles fondatrices de Bamako, les autorités religieuses et les forces vives de la nation malienne, sont allés présenter leurs vœux au  chef de la transition, le Colonel Assimi Goïta. Le président a alors eu un discours en Bambara, langue locale, où il a expliqué à ses homologues les pressions de puissances extérieures pour contrôler les évènements au Mali, après le coup d’État de 2020.

Assimi Goïta

La France pour le contrôle de la transition

Dans son discours en Bambara dont des séquences ont été traduites par des médias locaux, le Colonel Assimi Goïta a révélé les pressions qu’ils ont subi de la part de la France. En effet, à la chute du régime d’Ibrahim Boubakar Kéita en 2020, le colonel a reçu un message d’un chef d’État ouest-africain l’informant de la demande d’entretien du président français, Emmanuel Macron.

Lors de cet entretien qui a eu lieu par téléphone, le président français a essayé d’imposer les noms de trois Maliens (demeurant en ce jour au Mali), parmi lesquels il fallait choisir un président et un Premier ministre pour diriger la transition, nonobstant les concertations nationales engagés par les militaires pour décider de la suite des évènements. Cet impératif du président français, assortie d’une obligation de faire une déclarer pour nommer deux de ces noms, a été rejeté par le Colonel Assimi Goïta

Le Colonel a fait comprendre à M. Macron que seuls les travaux de concertation entre maliens, pouvaient régler la situation politique du pays. C’est alors que le président français a rétorqué « Faites attention ! Le Président IBK tergiversait sans cesse en demandant un temps de réflexion ; vous voyez ce qui lui est arrivé », en guise de menace. Après cet échec du président français, l’ambassadeur d’un autre pays influent est aussi venu avec une liste de deux noms pour occuper ces postes, ce qui a aussi été rejeté, ajoute le Colonel Assimi Goïta.

Le Colonel Assimi Goïta face aux Organisations

Les pressions se sont poursuivies à travers la CEDEAO, qui a aussi essayé d’imposer un nom pour diriger la transition, au détriment des décisions prises par les maliens à travers leurs concertations. Mais les 05 Colonels instigateurs du coup d’État contre IBK sous l’impulsion de la révolte populaire, ont tenu bon et ont désigné l’un des leurs, à savoir le colonel Goïta pour diriger la destinée de leur pays.

« Ce fut le début de notre rupture avec la CEDEAO » a confié le chef de l’État malien. D’autres formes de pression ont suivi notamment lorsque le 9 juin 2021, l’ambassadeur de France au Mali a présenté un document portant un déploiement de troupes de l’OTAN au Mali, en plus de la MINUSMA, des forces françaises et du G5 Sahel, ce à quoi le chef de l’État s’est aussi opposé.

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C’était pareil avec la MINUSMA qui s’était opposé au départ de Barkhane menaçant de quitter aussi le Mali. Ce que les dirigeants maliens n’ont pas compris car la MINUSMA étant une mission onusienne, n’a normalement, aucun lien avec les missions françaises. N’empêche, la mission onusienne a commencé par opérer de l’espionnage des forces maliennes sur demande de la France. C’est aussi là qu’avec la MINUSMA, les relations ont commencé à se détériorer, a expliqué le Colonel Goïta.

Le Colonel Assimi Goïta a aussi évoqué les conditions de reprise du nord du Mali avec les tentatives de sabotage de la MINUSMA, évoqué le G5 Sahel et aussi la question de l’Accord de paix d’Alger, qui semble désormais mis sous éteignoir, puisque le chef de l’État a priorisé un dialogue direct entre maliens en marge de la poursuite de l’opération militaire contre les rebelles. Toutes ces révélations du chef de la transition, qui évoque l’existence de preuves, viennent conforter les accusations portées par le Mali contre la France, devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

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