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« Le Mali a un manque à gagner de 120 milliards de FCFA » en restant dans la Cedeao, dixit  le ministre de l’économie Alousséni Sanou

« Le Mali a un manque à gagner de 120 milliards de FCFA » en restant dans la Cedeao, dixit  le ministre de l’économie Alousséni Sanou
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Rédigé par La Redaction

Retrait de la Cedeao : pourquoi « le Mali sort gagnant de cette affaire », selon Alousséni Sanou, ministre de l’économie s’exprimant cette semaine sur la décision de son pays de sortir de la Cedeao, le ministre malien de l’économie et des finances, a indiqué les raisons pour lesquelles c’est une décision avantageuse. Selon Alousséni Sanou, l’espace AES regorge de beaucoup de potentialités dans plusieurs secteurs.

C’est le dimanche passé que le Mali en compagnie des deux autres pays avec lesquels il forme l’Alliance des États du Sahel (AES), ont annoncé leur sortie de la communauté ouest-africaine. Cette décision a été bien mûrie, a indiqué quelques jours plus tard le chef de l’État burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré..

Les avantages exposés par le ministre malien Alousséni Sanou

Le ministre malien a indiqué que l’AES représente un espace de 70 millions d’habitants et dispose d’un avantage comparatif certain dans tous les secteurs : agriculture, énergie, etc. Le retrait de la Cedeao permet à ces États de plus facilement développer ce marché intérieur et d’assurer leur croissance. Sur le plan financier et à court terme, « le Mali sort très gagnant de cette affaire » a fait savoir le ministre. Au plan commercial, M. Sanou a indiqué que la balance commerciale du Mali est déficitaire avec la zone Cedeao-Uemoa.

En plus clair, à peu près 59% des importations du Mali viennent des pays de la Cedeao se trouvant dans l’Uemoa et 20% viennent des pays de la Cedeao hors Uemoa. Or, les exportations du Mali sont presque toutes tournées vers les pays hors Cedeao. Le Mali exporte essentiellement de l’or, du coton, les intrants ; c’est seulement le bétail qui va vers la Cedeao, a souligné le ministre malien. Ces exportations vers les pays de la Cedeao ne représentent qu’environ 19% du total des exportations du pays.

Tout ceci fait que le Mali a « à peu près un manque à gagner de 120 milliards aujourd’hui du fait qu’il est dans la Cedeao » car explique le ministre, le tarif extérieur commun de 18% est appliqué aux importations dans la zone Cedeao. En effet, le Mali important plus de 70% de cette zone, se voit appliqué ce tarif, ce qui lui fait ce manque à gagner. Or quand il exporte principalement en dehors de la zone, le Mali ne bénéficie pas de ces tarifs préférentiels.

Les pays de la Cedeao hors UEMOA, représentent à peu près 125 milliards et ceux dans l’UEMOA, 120 milliards, a indiqué le ministre. « Le Mali restant dans l’UEMOA, on a un manque à gagner net de 21 milliards du fait que nous sommes dans la Cedeao », a-t-il ajouté. En quittant cette zone, « le budget (du Mali) va automatiquement sentir un accroissement de 21 milliards » s’est réjoui le ministre malien.

Attirer les investissements directs

Un autre avantage expliqué par Alousséni Sanou est que les trois pays de l’AES étant de l’hinterland, les autres pays  bénéficient le plus des investissements directs étrangers du fait de leur positionnement sur la côte. Aussi les entreprises s’y installent, ces pays jouissent des avantages en termes de valeur ajouté, de création d’emplois et les entreprises inondent les marchés des pays du Sahel de leurs produits en bénéficiant du tarif extérieur commun.

Lire Aussi : Mali : les acteurs économiques “prennent acte” du retrait de la CEDEAO

Avec cette sortie, les pays du Sahel auront leur propre tarif à appliquer ce qui va amener l’investissement direct à se tourner vers eux, à cause du nouveau marché important constitué par l’AES. La question du label Origine Cedeao a aussi été évoquée le ministre maline. Il estime que les pays de la côte ferment les yeux sur certaines conditions et attribuent le label à ces entreprises pour pouvoir jouir des investissements directs. Or avec ce label, ces entreprises exportent dans la zone en bénéficiant des tarifs préférentiels. Cette concurrence sera donc désormais combattue et l’AES pourra protéger ses entreprises.

Des discussions seront aussi menées avec les pays de la Cedeao hors UEMOA pour déterminer les termes de leurs échanges. Le ministre malien rassure et rappelle la période des sanctions de l’Uemoa et comment le Mali s’est montré résilient. Il s’est donc montré confiant et demande aux opérateurs économiques de croire en l’avenir. Le gouvernement a mis en place une commission interministérielle qui va veiller à ce que les choses évoluent bien.

 

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