La transition malienne a publié un décret portant suspension des activités de la classe politique, ce mercredi 10 avril 2024. Le décret a été lu par le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga, à la télévision d’État.
Le décret adopté par la transition dirigée par le colonel Assimi Goita, porte suspension des activités de la classe politique et ce jusqu’à nouvel ordre. Le maintien de l’ordre public, justifie ce décret selon le communiqué lu à la télévision d’État.
Le contexte de la suspension des activités de la classe politique
Ce décret intervient après que plus de 80 partis politiques et groupes civils ont publié, le 1er avril, des déclarations communes appelant à des élections présidentielles « dès que possible » et à la fin du régime militaire.
Lors d’un point de presse, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, a expliqué que la situation sécuritaire sur le terrain est l’une des raisons de la suspension des activités de la classe politique du Mali jusqu’à nouvel ordre.
« Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour raisons d’ordre public, les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national », lit-on dans un décret pris en conseil des ministres par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et lu devant des journalistes par le colonel Maïga porte-parole du gouvernement.
L’heure n’est pas à la diversion selon le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga
« la reprise de la ville de Kidal en novembre 2023, des mains des ex-rebelles ainsi que d’autres localités ne signifie pas la fin du terrorisme» a martelé le ministre ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga confiant qu’il y a d’autres défis sécuritaires à relever. Justifiant, cette décision de suspension des activités de la classe politique, le colonel Maïga évoque un « dialogue » national initié le 31 décembre par le colonel Goïta, dont le lancement ainsi que le non-respect de l’échéance du 26 mars ont donné lieu à des « discussions stériles » et des « hypothèses qui n’ont pas lieu d’être » à son avis.
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En rappel, un calendrier de la junte malienne fixait les élections présidentielles en février 2024, et la restitution du pouvoir aux civils le 26 mars 2024, mais les élections ont été reportées et la junte n’a donné aucune indication sur ses intentions. Ce qui inquiète la classe politique qui réclame la fin de la transition et l’organisation des élections. C’est ainsi donc un bras de fer qui s’engage entre les deux parties et la suspension des activités de la classe politique vient désormais davantage compliquer la lutte de celle-ci.