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Libération de Idrissa Soumana Maiga : Un ouff de soulagement pour la presse nigérienne

Libération de Idrissa Soumana Maiga
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Rédigé par La Redaction

« Enfin libre ! », c’est ce qu’on peut lire entre les lignes ce mardi 09 juillet sur la page Facebook du journal « L’Enquêteur ». Après l’annonce de libération de Idrissa Soumana Maiga, journaliste et Directeur de publication dudit journal.

C’est dans une vague de soulagement et de jubilation que la presse nigérienne célèbre aujourd’hui la libération de Idrissa Soumana Maiga, journaliste et directeur de publication du quotidien privé L’Enquêteur ».
En détention préventive à la prison civile de Niamey depuis le 29 avril dernier, il est poursuivi pour « atteinte à la Défense » suite à la publication d’un article faisant état de l’installation par des partenaires russes, de systèmes d’écoute sur des bâtiments officiels à Niamey. Une information qu’il a tirée du journal français « Le Figaro ».

Libération de Idrissa Soumana Maiga, en attendant le procès

Idrissa Soumana Maiga, journaliste fondateur et promoteur du principal quotidien du pays a, en effet, bénéficié d’une liberté provisoire en attendant la suite de l’instruction de son affaire et éventuellement le procès.
En rappel, l’arrestation du journaliste Idrissa Soumana Maïga avait fait couler beaucoup d’encre dans la presse nigérienne. Elle avait même été marquée par une montée des tensions entre les médias et les autorités militaires au pouvoir.
Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse, nationales et internationales, avaient dénoncé son arrestation comme une tentative de musellement de la presse indépendante au Niger. Des manifestations de soutien et des campagnes de sensibilisation s’étaient alors multipliées et avaient vu le jour, rappelant ainsi l’importance d’une presse libre et indépendante pour le bon fonctionnement de la démocratie.

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Idrissa Soumana Maiga poursuivi pour atteinte à la défense nationale

Arrêté et gardé à vue, pendant quatre jours le journaliste avait par la suite été présenté au parquet puis placé sous mandat de dépôt le 29 avril 2024, à la prison civile de Niamey.
Selon Me Ousmane Ben Kafougou son avocat, il était poursuivi pour « atteinte à la défense nationale », un chef d’accusation passible de dix (10) ans de prison.
« La loi sur la presse est totalement mise de côté » s’était insurgé l’avocat.
Dans un communiqué, à l’époque Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF avait lui, dénoncé une détention arbitraire et demandé l’abandon pure et simple des poursuites contre Idrissa Soumana Maiga:
« En emprisonnant le journaliste Idrissa Soumana Maiga qui n’a fait que s’interroger sur une préoccupation légitime, les autorités nigériennes envoient un terrible avertissement à tous ses confrères : la couverture de certains sujets d’intérêt général est passible de poursuites, pouvant mener à une longue détention, bien que la loi ait dépénalisé les délits de presse. Cela risque de pousser les médias à s’autocensurer. Nous demandons l’abandon des charges retenues contre le journaliste et sa libération immédiate » avait-il plaidé ajoutant:
« l’espace médiatique s’est considérablement restreint depuis le coup d’État de juillet 2023 ».
Après plus de deux mois de prison, le Directeur de publication de l’Enquêteur vient de recouvrer la liberté. Cette libération de Idrissa Soumana Maiga marque un moment important pour la liberté de la presse au Niger. Cependant, elle rappelle également les défis constants auxquels sont confrontés les journalistes dans leur quête de vérité et de justice.
AMINA KABO DJARMAH, stagiaire

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