Economie

Le potentiel de développement de l’AES peut bénéficier aux pays voisins : Ndongo Samba Sylla, Économiste sénégalais

Le potentiel de développement de l’AES peut bénéficier aux pays voisins : Ndongo Samba Sylla, Économiste sénégalais
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Rédigé par La Redaction

L’Économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla estime que le débat autour de la sortie de la Cedeao devrait s’orienter vers le potentiel économique des pays de l’AES. L’économiste sénégalais s’est penché sur le sujet lors d’une intervention sur la radio française Rfi.

Depuis la fin du mois de janvier, les trois pays formant l’Alliance des États du Sahel sont sous le feu des projecteurs avec leur décision de sortir de la Cedeao. Des craintes sont émises par les opérateurs économiques et quelques spécialistes du sujet, sur les conséquences économiques de cette scission. Craintes que M. Samba Sylla relativise.

L’optimisme de Samba Sylla quant au potentiel de l’AES

D’entrée de jeu, l’Économiste Samba Sylla préfère ne pas parler de « pertes » avec la sortie des pays de l’alliance. Il préconise de « ne pas surestimer pour l’instant les bénéficies de l’intégration économique » puisque les pays de la Cedeao ont une économie extravertie ; exportent en dehors de la zone et importent encore plus de pays hors de la zone.

Aussi, même la question des tarifs douaniers, dont vont désormais bénéficier ces trois pays, est « un calcul à court terme ». Ce qu’il faudrait voir, selon lui, c’est le potentiel de développement de ces pays. Si par exemple, ces trois pays qui ont des déficits vivriers, le compensent en augmentant leur productivité agricole, leurs exportations vont profiter aux pays voisins. C’est donc le potentiel de développement économique à moyen et long terme de ces pays qui est important, parce que s’ils se développent, les voisins vont en bénéficier.

Or en restant dans la zone CFA, ils sont pénalisés parce que le CFA « impose un déficit de financement de l’économie et une surévaluation du taux de change ». Le meilleur niveau de revenu réel par habitant des pays de cette zone remonte aux années 1960, regrette Samba Sylla. Le CFA est aussi fixé à l’euro, ce qui n’avantage pas les pays pétroliers comme le Niger et ceux producteurs de gaz.

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En outre, la Cedeao a quitté son rôle purement économique où elle était utile pour devenir une Cedeao politique, ce que lui reprochent les pays de l’AES. Or en Afrique, il y a une autre intégration qu’on oublie, celle de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Les échanges ne seront plus à l’échelle régionale mais continentale. Aussi on peut se passer de la Cedeao pour échanger dans la Zlecaf où les même clauses avantageuses vont s’appliquer à tous les pays, membres ou pas de la Cedeao.

Toutefois, le chercheur estime qu’il n’y aura pas de rupture brutale avec les pays de la Cedeao, car l’AES est composé de pays enclavés qui ont besoin de l’intégration régionale pour compenser les coûts de transport, élevés pour eux.

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