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Niger : La rouverture de la « porte du desert » à Agadez ravive les craintes

Agadez
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Rédigé par La Redaction

La cité d’Agadez, surnommée la « porte du désert », renoue avec l’activité intense de la migration depuis l’abrogation en novembre dernier d’une loi draconienne criminalisant le trafic de migrants au Niger. Ce changement législatif, malgré ses implications controversées, semble redonner vie à l’économie locale tout en suscitant des inquiétudes quant à la sécurité des voyageurs.

Les implications controversées de la renaissance du commerce migratoire à Agadez sont multiples et touchent divers aspects de la société locale ainsi que les relations internationales. Alors que la reprise du commerce migratoire peut stimuler l’économie locale, en particulier pour les passeurs et les commerçants locaux, cela soulève des questions éthiques sur la dépendance économique de la région à l’égard de cette activité. Certains estiment que cette dépendance peut entraver le développement de secteurs économiques plus durables.

Le business de la migration de nouveau en plein essor à Agadez

Depuis l’abrogation de la loi de 2015, les ruelles d’Agadez sont à nouveau animées par le commerce des migrants. Il est aisé de remarquer des aspirants voyageurs s’entasser à l’arrière de pick-ups, les visages masqués par des turbans, prêts à entreprendre un périple périlleux vers le nord. Apparemment, la levée de l’interdiction a réactivé les convois militaires hebdomadaires, offrant une relative sécurité aux voyageurs.

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Cependant, cette reprise du commerce migratoire s’accompagne de risques accrus, avec des véhicules surchargés et des itinéraires clandestins pris par certains transporteurs, défiant ainsi le système. Bien que certains louent cette reprise des activités, d’autres restent méfiants. Les chauffeurs, habitués aux voies clandestines, se montrent encore réticents à s’engager pleinement dans le système réformé. Cette clandestinité persistante, met en lumière les défis de la régulation du secteur et de la reconstruction de la confiance.

La régulation et ses défis

Les associations humanitaires espèrent quant à elles, que cette nouvelle ère permettra de réguler le secteur, garantissant ainsi la sécurité des migrants. Toutefois, dans un contexte où la région d’Agadez a été le théâtre de divers trafics transsahariens, la réinsertion des transporteurs dans le système formel représente un défi considérable. La réouverture de la « porte du désert » soulève des questions cruciales sur la coexistence du commerce légal et des voies clandestines.

La renaissance du commerce migratoire à Agadez, portée par l’abrogation de la loi de 2015, ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de cette ville emblématique du désert. Entre espoir économique et défis de régulation, Agadez devient une fois de plus le point névralgique d’un flux migratoire complexe. Dans cette danse délicate entre opportunités et risques, l’avenir de la ville se dessine sur le sable mouvant du Sahara.

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