Le Conseil supérieur des Imghad et alliés (CSIA) a organisé les 2 et 3 mars un grand rassemblement à Kidal situé au nord du pays. Plusieurs membres du gouvernement malien de transition ont fait le déplacement, ainsi que des membres du Conseil national de transition.
Après avoir repris Kidal des mains des rebelles du Cadre stratégique permanent en novembre 2023, l’État malien s’appuie désormais sur la communauté Imghad pour asseoir son autorité dans la région. « Le processus de paix n’est pas mort ». La fin de l’accord de 2015, négocié en Algérie sous l’aide d’une médiation internationale, « a permis de le ramener à un niveau malien », « pour la paix » et « sans ingérence internationale » tels ont été les mots du Colonel Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale lors de ce grand rassemblement à Kidal. Il a par ailleurs demandé aux déplacés qui avaient fui l’arrivée de l’armée malienne de revenir chez eux.
Les rebelles du CSP ont été délogés il y a près de quatre mois à kidal, et la chefferie traditionnelle touareg Ifoghas, jusqu’alors aux commandes, a été remplacée par des Imghad, une autre fraction touareg du Général Gamou, nommé gouverneur. C’est sur cette communauté que les autorités de transition entendent désormais asseoir leur légitimité et leur autorité dans la région.
L’État est de retour progressivement à Kidal
Pour ces Kidalois sortis nombreux à ce grand rassemblement, le départ des rebelles de la localité est un pas vers la paix. « le général Gamou est là pour tout le monde, c’est une chance pour reconstruire la paix. Il faut aussi rouvrir rapidement les écoles.» s’est enthousiasmé un participant. Un autre participant de nuancer en ces termes « C’est de la communication pour les réseaux sociaux. C’est vrai que la situation s’améliore, l’État est de retour et des déplacés commencent à revenir, mais il y a beaucoup d’erreurs ».
Des appréciations divergentes de ce grand rassemblement à Kidal
Ce grand rassemblement à Kidal, diffusé à la télévision malienne, et relayées sur les réseaux sociaux, est diversement apprécié par des kidalois qui ont fui les rebelles. Pour un, parti avec toute sa famille, la question tribale ne doit plus être posée car les Imghad sont aussi chez eux à Kidal.
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Du côté des rebelles du CSP, dont Kidal est le fief, ils assurent attendre le bon moment pour reprendre le combat. Pour ces derniers, ce grand rassemblement à Kidal est qualifié de « propagande hypocrite » et est vécu comme une « provocation » : « C’est un événement festif sur les tombes fraîches de notre peuple », a fustigé un cadre du CSP.
